Les agents de l’Office français de la biodiversité (ou OFB) viennent d’achever les inventaires piscicoles de l’année 2021 sur le département des Hautes-Alpes. Une belle occasion d’en savoir plus sur ces pêches particulières en compagnie de Yannick Pognart, l’un des inspecteurs de l’environnement de l’OFB affecté au service départemental des Hautes Alpes.
Des inventaires piscicoles pour quoi faire ?
Quelles sont les espèces de poissons présentes dans la rivière ? En quelle quantité ? Sont-elles en bonne santé ? La collecte régulière de ces informations sur les cours d’eaux par le biais d’inventaires piscicoles permet d’estimer la qualité écologique de ces derniers. En France, la collecte est réalisée par l’Office français de la biodiversité (OFB) sur un réseau de près de 1 500 stations réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ces opérations sont menées dans le cadre des programmes de surveillance de la directive cadre européenne sur l’eau (DCE).
Dans le département des Hautes-Alpes, 13 stations sont suivies par les agents de l’office français de la biodiversité. Ces différentes stations sont situées notamment sur le Drac, le Guil, la Clarée, la Méouge, le Buëch, le torrent de Réallon etc… Les inspecteurs de l’environnement du service départemental et de la Direction interrégionale de l’OFB viennent d’achever les suivis 2021. Truites, Chabots, Barbeaux méridionaux, Blageons, Toxostomes…de nombreuses espèces de poissons ont été recensées lors des différents inventaires piscicoles conduits dans ce cadre.
Une méthode de pêche originale
Dans les cours d’eau, la méthode couramment employée pour les inventaires piscicoles est celle de la pêche à l’électricité. Cette méthode de pêche à but scientifique est la méthode de capture la plus utilisée en Europe. Le champ électrique produit ne tue pas les poissons mais induit une nage forcée vers l’anode (cercle métallique au bout d’un manche). Les poissons sont alors capturés à l’aide d’épuisettes. Après avoir été endormis, ils sont ensuite identifiés, comptés, mesurés et pesés, avant d’être relâchés dans leur milieu naturel. C’est cette méthode d’inventaire qui est utilisée également par l’Université de Provence pour le suivi de la population d’aprons du Rhône sur le Buëch aval.
Des informations précieuses
Les données recueillies permettent d’établir différentes statistiques sur les peuplements (classes de taille et de poids, nombre d’espèces, quantité de chaque espèce, …) et déterminer l’état des populations de poissons dans la rivière. Ces observations sont ensuite combinées avec des informations sur d’autres éléments de qualité comme la physico-chimie ou l’hydromorphologie pour évaluer l’état écologique des cours d’eau.
Ces longues séries de données sur les peuplements de poissons obtenues par les agents de l’OFB sont également précieuses pour la recherche. Mises à disposition des organismes de recherche, les données issues de ces suivis au long cours (depuis plus de 20 ans) permettent de mieux connaitre et comprendre les évolutions des peuplements de poissons ou encore d’étudier l’impact du changement climatique sur la répartition des populations.
Les résultats des années précédentes démontrent une relative stabilité des peuplements piscicoles dans le temps et témoignent d’un bon état des cours d’eau du département avec des populations de poissons qui apparaissent solides, diversifiées et adaptées.
Yannick Pognart, OFB 05