Maraize, oh iscles !

En 2021, le SMIGIBA a conduit une importante campagne d’arasement d’iscles dans le torrent de Maraize. Retour en images sur ces travaux destinés à restaurer l’espace de bon fonctionnement du cours d’eau avec Cyril Ruhl, le technicien de rivière du SMIGIBA.

Traitement des iscles de Maraize, pourquoi ?

Le lit de Maraize s’est très fortement végétalisé depuis plusieurs décennies, du fait notamment de la baisse de l’hydraulicité (moins de crues rapprochées pendant un temps), du reboisement des versants, de l’abandon de l’entretien des berges.Sur la comparaison de photos aériennes ci-dessous(1950 / 2018), on voit bien le développement de la végétation dans le lit de Maraize.


Cette chenalisation (soit l’évolution du lit de la rivière vers un bras unique entouré de végétation) ne permet plus au cours d’eau de divaguer naturellement au fil des crues. Cela engendre l’enfoncement progressif du lit et aboutit finalement à de nombreux désordres:

C’est pourquoi le SMIGIBA, en accord avec les communes riveraines, et dans le cadre d’une déclaration d’intérêt général validée par les services de l’État, a conduit une campagne de travaux sur le Maraize en 2021. L’objectif global étant de redonner un peu d’espace au cours d’eau, en intervenant mécaniquement sur 29 iscles.

Illustrations de l’intérêt des travaux sur les iscles

schéma expliquant l'arasement d'un iscle de Maraize
Photo prise depuis le pont de la départementale 48 – vue vers l’amont avant travaux

Comme on le voit sur la photo ci-dessous, la plupart des ponts situés sur le Maraize présentent des risques de déstabilisation des fondations, à cause de l’incision trop importante du lit. En 2021 le conseil départemental a été contraint de disposer des blocs pour protéger une des 2 culées du pont en attendant une solution plus pérenne.

vue de la culée du pont de la RD 48
Incision du lit de plus de 1m de hauteur sous le pont de la RD48

La photo ci-dessous illustre l’incision du lit sur un tronçon naturel (sans altération lié à un ouvrage hydraulique). Au centre le chenal unique est incisé profondément. Le substratum marneux (soubassement rocheux du lit du cours d’eau) est également érodé. A gauche, l’iscle situé au milieu du lit « historique » est perché et végétalisé. Il est situé à 2 m de hauteur par rapport à la côte de fond du lit. Ce phénomène d’incision et d’iscle perché est visible régulièrement dans le torrent de Maraize.

vue de l'érosion du fond du lit de Maraize
Incision du substratum marneux à l’aval du pont de la RD48

Localisation des 29 secteurs d’intervention :

cartographie des travaux sur le tronçon aval de Maraize
Cartographie IGN au 15 000ème montrant les secteurs d’intervention sur le tronçon aval
Du pont de la départementale de la Bâtie Montsaléon au pont de la départementale de Chabestan
cartographie des travaux sur le tronçon amont de Maraize
Cartographie IGN au 12 000ème montrant les secteurs d’intervention sur le tronçon amont
du pont de la départementale de Chabestan au passage à gué du Sarret, commune du Saix

Sur le tronçon amont, le lit était davantage fermé par la végétation que sur le tronçon aval. Les interventions ont donc été plus rapprochées. Ces interventions ont été réalisés sur un linéaire conséquent (environ 5 km de cours d’eau pour les deux tronçons), dans l’objectif d’obtenir des résultats significatifs en terme de de remobilisation des alluvions lors des prochaines crues (soit la remise en mouvement par la rivière des galets jusque là immobilisés dans les iscles, afin de regarnir le fond du lit et limiter l’incision du lit et les érosions de berges).

Arasement des iscles de Maraize : les chiffres

Ce chantier a nécessité près de 30 journées de préparation, entre le choix des zones à traiter, la réalisation des dossiers administratifs, l’établissement des conventions de travaux avec les propriétaires riverains ou la préparation des accès pour les engins.

Au total les traitement de ces 29 iscles ont entraîné le broyage de 4 hectares de végétation arbustive située au milieu du lit, la scarification de 4 hectares de bancs de galets et l’aménagement de 11 chenaux de recentrage.

Le chantier s’est déroulé sur 25 journées, pour un coût de 38 000 € hors taxes.

Arasement des iscles de Maraize : avant-après

Retour en images sur le traitement des iscles de Maraize, avant et après travaux :

Aux crues maintenant de faire leur travail : les hautes eaux du Maraize vont éroder les iscles scarifiés, élargir les chenaux de recentrage, charrier les galets libérés par les travaux et redonner un aspect naturel à la rivière.

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