Une nouvelle réunion publique pour discuter de l’aménagement du Buëch
Les faurionnes et les faurions, les élus de la commune et de la communauté de communes, le président, la vice président, les techniciennes et les techniciens du syndicat de gestion du Buëch (SMIGIBA) et les services de l’État se sont retrouvés le 27 septembre 2023 pour une nouvelle réunion publique autour de l’aménagement du Grand Buëch dans la traversée de La Faurie. Il s’agissait d’expliquer l’avancement du projet prenant en compte les observations et attentes exprimées lors de la réunion publique de mars dernier.
En introduction de séance, les élus de la communauté de communes, du syndicat et Mme la maire de la Faurie ont rappelé l’importance de faire aboutir cette action de lutte contre les inondations.
« Si ce projet n’aboutit pas, on nous reprochera de n’avoir rien fait lorsqu’un dommage adviendra … »
L’espace d’écoulement réduit pour le Buëch engendre des problèmes dans la traversée de la Faurie
Les digues construites sur le Buëch à partir du XIXe siècle ont permis la création de terres agricoles fertiles et le développement du village en fond de vallée. Mais ces aménagements, en réduisant la largeur du lit du cours d’eau, ont également conduit à un enfoncement du lit, que l’on nomme incision et à la réduction de la largeur active du cours d’eau. Cette incision fragilise les ouvrages tels que les digues ou les ponts en déstabilisant la base des ouvrages et favorise l’érosion des berges. La conjugaison de ces effets engendre un risque d’inondation pour les habitations du quartier de l’école et du pré la Chèvre.
Conserver les ouvrages de protection efficaces pour les personnes et les biens et restaurer un écoulement en tresse et méandres pour le Buëch
Le projet d’aménagement développé par le SMIGIBA doit permettre de sécuriser la traversée de la Faurie. Il répond à deux objectifs :
- conserver les digues de protection sur environ 1km : l’aval de la digue du Levas et la digue du Mardaric. Ces digues seront ensuite déclarées comme système d’endiguement, ce qui implique qu’elles seront surveillées et entretenues par la collectivité pour s’assurer de leur bon état;
- diminuer les contraintes sur le cours d’eau pour préserver les aménagements historique et restaurer le fonctionnement en tresse et méandres du Buëch : retrouver un lit actif sur une largeur de 30 à 35m lorsque cela est possible, terrasser les berges en pentes douces pour limiter l’érosion, rehausser localement le fonds du lit pour favoriser un écoulement naturel qui limite l’incision. Et bien sûr, préserver la biodiversité et le paysage de nature sauvage qu’offre le Buëch.
Les actions sont présentées sur les trois secteurs suivants : la plaine des Levas, du pont St-André au centre du village et la zone du stade et du camping.
Des échanges nourris débattre des solutions proposées :
Plaine des Levas :
La suppression des digues en rive droite va permettre de faire écouler un débit plus important. Les berges sont travaillées en pente douce et végétalisées pour maintenir un corridor arboré et limiter l’érosion.
En cas de forte crue, il pourra y avoir un débordement sur les terres agricoles en rive droite, mais de façon plus rare et plus progressive, ce qui limitera les dégâts.
Du pont de Saint André au village :
Le pont contraint la largeur du lit et génère de l’incision et du risque inondation dès Q50 (crue ayant 1 chance sur 50 de se produire chaque année). La digue du Mardaric, en rive gauche, est conservée pour assurer le même niveau de protection contre les inondations. L’enfoncement de la canalisation des eaux usées qui traverse le Buëch à l’amont immédiat de la confluence avec l’Aiguebelle et qui affleure doit être étudiée par la commune.
Les berges en rive droite sont travaillées en pentes douces et végétalisées pour limiter les effets de l’érosion. Le fonctionnement naturel du Buëch est ainsi amélioré et ses paysages naturels conservés au centre du village.
Ceci vient toutefois impacter les terres des riverains sur une bande de 10m environ (au lieu de 25m dans la version précédente du projet) et soulève des craintes de la part des riverains concernés. Une option pour limiter cet impact serait la création d’une contre digue (en épis) en amont en rive droite.
En aval du stade au camping :
La digue est conservée en rive gauche jusqu’au stade. A l’aval, l’effacement des digues sur les deux rives permet de retrouver une largeur de cours d’eau de 35m environ et de rééquilibrer l’écoulement pour soulager la berge en rive gauche. Ceci entraînera une modification de l’aléa inondation au niveau du camping.
Les berges sont terrassées en pente douce et végétalisées pour maintenir un cordon arboré et le paysage de nature. Avec l’élargissement du cours d’eau. La passerelle existante ne peut être conservée. Une réflexion sur cet ouvrage sera conduite dans le projet, car il connecte le village avec des boucles de promenade et permet l’accès à un site d’atterrissage de parapentes.
Les prochaines étapes :
Notre prochaine rencontre est prévue début 2024 pour présenter le scénario intégrant les arbitrages politiques sur les solutions techniques étudiées.
L’instruction réglementaire et foncière sera réalisée en 2024 et les inventaires naturalistes seront poursuivis.
Les travaux pourraient commencer en 2025.