Cours d’eau : on vous a à l’œil !

La surveillance des cours d’eau : une stratégie de prévision et d’alerte face aux risques naturels

Le retour d’expérience des différentes inondations catastrophiques survenues en France ces 40 dernières années nous apprend qu’il est primordial de disposer des informations de débits des cours d’eau en temps réel pour pouvoir prendre les décisions qui s’imposent dans les meilleurs délais.

C’est pourquoi en août 2021, le SMIGIBA a lancé un appel d’offres pour la mise en place d’un réseau automatisé de surveillance et d’alerte des crues sur l’ensemble du bassin versant du Buëch. Ce projet s’inscrit dans le cadre de deux programmes distincts :

  • le Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) initié par l’État depuis 2002. Ce programme a pour objet de promouvoir une gestion globale des risques d’inondation à l’échelle d’un bassin de risque cohérent, en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement ;
  • le Programme Opérationnel Interrégional du massif Alpin (POIA) lancé conjointement en 2014 par la région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur et la région Rhône-Alpes pour permettre de développer la résilience des territoires et des populations face aux risques naturels.

Qu’est-ce qu’un système d’avertissement local ?

Le système d’avertissement local (SDAL) en cours de déploiement sur le Buëch est un dispositif complémentaire au réseau de surveillance des cours d’eau existant (Vigicrues, Vigicrues Flash, APIC, etc.). Il a pour objectif d’informer en temps réel les autorités locales de la montée des eaux et de la pluviométrie en plusieurs points stratégiques du bassin versant.


Cette information permettra aux maires de chacune des communes du bassin versant du Buëch de prendre plus facilement la décision de déclencher ou non le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) et ainsi de mieux anticiper l’organisation de crise.


Lorsqu’une crue est en cours, le dépassement de certains seuils de débit ou de hauteur d’eau enregistrés par ces stations de mesure signifie que dans les prochaines heures, voire dans les prochaines minutes (selon l’intensité de la pluie et la situation de la commune sur la rivière), les zones à risques situées à l’aval vont être inondées. Ces dispositifs envoient alors instantanément un avertissement aux gestionnaires de crise identifiés par la collectivité. Ceux‐ci disposent du temps de propagation de l’onde de crue (de quelques minutes à quelques heures donc) pour alerter et mettre en sûreté les personnes menacées par l’inondation et, dans la mesure du possible, protéger les biens.

Vue amont du pont d’Aspremont lors de la crue de novembre 2016


Ce réseau permettra au SMIGIBA de suivre, par des mesures localisées et en temps réel, l’évolution des phénomènes de crues. Cela permettra également de constituer une base de connaissance sur le fonctionnement du bassin versant pour affiner les stratégies de protection contre les crues.

Le réseau de stations hydrométriques / pluviométriques du Buëch

Grâce à une démarche participative réalisée par le SMIGIBA au cours de l’année 2020 impliquant notamment les élus locaux et croisée avec l’expertise d’un groupement de bureaux d’études, 158 secteurs à enjeux a été recensé sur la vallée. 30 de ces secteurs présentent une problématique d’inondation avec enjeux humains.


Ces 30 secteurs, relevant de la GEMAPI ont fait l’objet de propositions d’actions, que ce soit pour réduire le risque d’inondation et/ou améliorer le dispositif d’alerte des crues. Suite à ces propositions d’actions, il est prévu d’installer un total de quinze stations d’alerte, réparties entre onze stations de mesure de hauteur d’eau ( dont deux équipées d’une caméra afin d’avoir un visuel en temps direct ), et quatre pluviomètres.

carte présentant la localisation des stations de mesure et des pluviomètres sur le bassin versant du Buëch
Localisation des stations de mesure de hauteur d’eau et des pluviomètres sur le bassin versant du Buëch

Ces stations sont équipées d’un module de transmission téléphonique ou satellite pour celles situées en zone blanche, afin d’envoyer la mesure de débit ou de hauteur d’eau en temps réel. L’alimentation en énergie est assurée par un capteur solaire photovoltaïque.

La mise en place des stations doit être réalisée dans le courant du premier trimestre 2022. Le système d’alerte devrait lui être opérationnel d’ici l’été.

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