Après plusieurs temps de concertation, il s’agit maintenant de finaliser le PAPI d’intention du Buëch et de définir les secteurs à enjeux prioritaires sur le bassin versant. Des propositions d’actions ont été retenues pour constituer la feuille de route des actions qui seront menées par le SMIGIBA dans le cadre de la GEMAPI. Retour en détail sur la démarche.

Programme d’actions de Prévention des Inondations
Le SMIGIBA est porteur d’un Programme d’Actions de Prévention des Inondations ou PAPI. En d’autres termes, c’est un dispositif qui doit permettre de mettre en œuvre des mesures de protection contre les inondations. Ces mesures peuvent être des études (définition des zones inondables, état des digues…), des travaux (restauration de digues, zones d’expansion des crues…) ou encore des actions de communication (sensibilisation des scolaires, brochures…).
Le dispositif du PAPI prévoit une démarche en 2 temps : d’abord la phase du programme d’études préalables (PAPI d’intention), puis la phase du programme d’actions et de travaux (PAPI complet).
Le SMIGIBA est dans la première phase du PAPI, c’est-à-dire, la phase d’étude. Cette phase doit permettre au syndicat d’identifier les secteurs prioritaires dans le but de hiérarchiser les travaux qui pourront être menés dans le cadre d’un PAPI complet.
Gestion Intégrée des Risques Naturels
Pour bien considérer l’ensemble des risques recensés sur son territoire, le SMIGIBA anime un programme de Gestion Intégrée des Risques Naturels (GIRN), financé par l’Union Européenne et la Région SUD dans le cadre du Programme Opérationnel Interrégional du massif des Alpes (POIA).
Un des objectifs du SMIGIBA est de développer à travers cette opération une culture du risque multi-aléas sur l’ensemble de son territoire. Cette démarche vise d’une part, l’ensemble des populations présentes sur le bassin versant et d’autre part, les acteurs locaux par la définition des secteurs clés sur lesquels des actions de protection pourraient être engagées.
Étude de définition concertée des secteurs prioritaires
Pour répondre à ces objectifs, il a été proposé de mettre en place une démarche participative pour identifier ces secteurs à enjeux et définir la vulnérabilité du territoire. Cette identification a été réalisée en croisant la vision du ressenti des populations et des acteurs locaux au travers d’ateliers de concertation (travail sur la vision ressentie durant le mois de novembre 2019, vous pouvez consulter le compte rendu de ces ateliers sur notre blog), avec une approche analytique multirisques croisant les cartes d’aléas et les cartes d’enjeux (vision analytique, vous pouvez consulter la synthèse de ce travail sur notre blog, ainsi que les différents rapports de synthèse).
La vision ressentie a été complétée par les résultats d’une étude de la valeur agronomique des terres agricoles situées dans la zone inondable du Buëch et ses affluents et de leur importance dans les systèmes d’exploitation en place, menée à la demande du SMIGIBA par la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes. Une étude identique a été menée sur les communes de Mison et de Sisteron par la Chambre d’Agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et une note sur la sensibilité des parcelles et des systèmes d’exploitation agricoles aux risques d’inondation et d’érosion pour la partie Drômoise du bassin versant a été réalisée par la Chambre d’Agriculture de la Drôme.
Au total, 268 secteurs à enjeu ont été recensés dont 48 d’entre eux retenus comme de plus forte vulnérabilité (enjeu majeur) pour l’ensemble des aléas (chutes de pierres, glissement de terrain, érosion et inondations).
Les visions ressenties et analytiques ont été comparées : il en résulte une bonne cohérence entre elles, la vision analytique apportant une complémentarité par l’intégration des enjeux secondaires qui n’apparaissent pas forcément dans la vision ressentie.
La validation des résultats s’est déroulée en réunion plénière le 23 janvier 2020 à Eyguians à laquelle les élus du territoire ont été conviés, ainsi que les différents partenaires ayant participé à l’élaboration de ces visions. Cette réunion fut l’occasion de valider les secteurs identifiés selon les 2 approches, et de de recenser parmi ces secteurs, les zones à protéger quels que soient les risques auxquels elles sont exposées.
158 secteurs à enjeu identifiés
Les 268 secteurs identifiés initialement ont alors été regroupés en 158 secteurs (proximité et similitude de risque, certains secteurs étant soumis à plusieurs aléas) et répartis ainsi :
- 109 secteurs ayant une problématique inondation et/ou érosions ;
- 49 secteurs avec une problématique prédominante de mouvement de terrain (chutes de pierres, glissement de terrain).
Les caractéristiques des secteurs identifiés (selon les enjeux présents et l’intensité de l’aléa) couplés à l’analyse de l’état des ouvrages recensés sur le territoire du Buëch (ceux jouant un rôle dans la gestion des inondations et des érosions et ceux assurant une protection d’un autre risque de montagne) ont permis d’aboutir à une première priorisation de ces 158 secteurs selon les critères suivants :
1. Présence de l’enjeu « habitation »,
2. État des ouvrages,
3. Importance de l’enjeu,
4. Intensité de l’aléa,
5. Vulnérabilité au risque.
Propositions d’actions pour tous les secteurs
Chaque secteur a fait l’objet de propositions d’actions telles que :
- des mesures de protection comme le confortement des berges par techniques végétales et/ou par enrochement pour les secteurs avec une problématique prédominante d’inondation et/ou d’érosion ;
- des mesures d’entretien ;
- des mesures de protection comme la création de fossés (ruissellement sur versant), la création d’écrans pare-pierre ou encore le prolongement d’ouvrages existants ainsi que leur entretien (chute de blocs) pour les secteurs avec une problématique prédominante de mouvement de terrain ;
- des mesures de prévention ou l’installation de systèmes d’alerte.
30 secteurs avec enjeu humain et à aléa inondation
Parmi les secteurs ayant une problématique prédominante d’inondation et/ou d’érosion, les 30 secteurs présentant un enjeu humain ont été identifiés.
Ces 30 secteurs, relevant de la GEMAPI, ont fait l’objet d’une proposition d’action principale et d’une seconde action possible (en général de l’alerte ou de la prévention).
Ces propositions se sont basées le plus possible sur les études hydrauliques déjà réalisées où des actions étaient déjà proposées (i.e. plan de gestion des alluvions, diagnostics de digue, etc.). Ces études de référence sont précisées pour chaque secteur.
Il est également prévu que, pour chaque action de travaux d’aménagement, une étude hydraulique préalable précise les caractéristiques de l’action en les adaptant aux enjeux fixés, selon les aléas en présence ainsi que selon les objectifs de niveau de protection définis.
Les propositions d’actions pour chaque secteur ne doivent pas être considérées comme arrêtées à ce stade.
Classement des 30 secteurs à enjeu humain et à aléa inondation
Ces 30 secteurs ont ensuite été classés suivants 3 priorités d’actions :
- priorité d’actions liée aux infrastructures (ouvrages ne pouvant plus assurer leur fonction stratégique ou de protection)
- priorité d’actions liée à la densité de population exposée (système d’alerte)
- priorité d’actions liée à la rapidité et la violence de l’aléa
Ainsi, 8 secteurs ont été identifiés en classe A, 9 secteurs en classe B et 13 secteurs en classe C.
Cette classification est une manière de hiérarchiser la mise en œuvre de ces actions : les actions en classe A seront engagées à court terme et les actions en classe B et C à moyen terme.
De plus, pour l’ensemble de ces secteurs, les actions de prévention et d’alerte mises en place à très court terme car le SMIGIBA travaille d’ores et déjà sur un système d’alerte pour les principaux secteurs à enjeux.
Réunion de restitution et de validation du classement
Le 30 mars 2021, à la salle Lucien Sellée de Serres, leurs acteurs du territoire ont été invités à venir partager les propositions d’actions faites pour ces 30 secteurs à enjeu humain et à aléa inondation et à valider cette proposition de classement.
Ce classement et ces propositions vont servir à construire la feuille de route des actions qui seront menées par le SMIGIBA dans le cadre de la GEMAPI. Le SMIGIBA continuera à travailler en parallèle sur les actions d’entretien de la végétation et d’assistance aux collectivités.
Tableau récapitulatif des actions proposées pour les 30 secteurs à enjeu humain et à aléa inondation
Le tableau présente pour chaque secteur :
- La fiche d’identité du secteur avec :
- Nom, Commune et EPCI, Cours d’eau concerné (Sous-bassin versant), enjeux présents, nombre d’habitants permanents (dans les logements), nombre d’habitants temporaires (capacités des campings si existants sur le secteur) ;
- La priorité : suivants les différents classements intermédiaires :
- Selon le croisement des visions ressentie et analytique (phase 1 et 2) issues des phases de concertation et du travail de cartographie (classement des 158 secteurs identifiés et rabattus ensuite aux 30 secteurs avec enjeu humain et aléa inondation) ;
- Selon le nombre d’habitants permanents concernés par l’aléa sur le secteur : prenant en compte le nombre d’habitants permanents, puis, pour un même nombre d’habitants, le nombre d’habitants temporaires calculés à partir de la capacité maximale des campings présents dans la zone d’aléa ;
- Selon les critères de priorité d’actions (état des infrastructures, densité de population exposée, rapidité et la violence de l’aléa)
- Les actions proposées :
- La description de l’action principale, avec le cas échéant l’étude de référence proposant cette action,
- La description de la seconde action proposée,
- L’avis technique du bureau d’étude et du SMIGIBA sur ce secteur.