Cette étude lancée en septembre 2019 par le SMIGIBA s’inscrit dans le cadre du Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI d’intention) du Buëch et dans le projet européen de Gestion Intégrée des Risques Naturels Elle cible les aléas spécifiques aux territoires de montagne (hormis les avalanches et les feux de forêt) : les inondations et les crues torrentielles, les glissements de terrain, les chutes de blocs et le ravinement. L’étude est réalisée par le groupement AMETEN/GEOLITHE/KAIROS.
Synthèse d’avancement de l’étude : réalisation des phases 1 et 2
L’intérêt de l’approche préconisée par le SMIGIBA est d’aboutir à l’identification des secteurs prioritaires à traiter en croisant la vision du ressenti des populations et acteurs locaux (phase1) avec une approche analytique multi-risques basée sur les études et données existantes, la photo-interprétation et l’exploitation sous SIG (système d’information géographique traitant toutes les données géo-référencées) (phase2).
Phase 1 : Les ateliers territoriaux
Les ateliers ont eu lieu les 12, 13 et 14 novembre 2019 pour recueillir la perception des risques par les acteurs et élus locaux sur chacun des trois sous-bassins : Grand et Petit Buëch, Buëch aval et Méouge. Si le taux de participation aux ateliers a été assez faible (20% des personnes invitées), les acteurs présents se sont révélés très concernés (élus locaux, agriculteurs ou éleveurs…) et ont permis de dresser un inventaire détaillé de plus d’une centaine de secteurs ressentis « à risque ».
Construction d’une cartographie participative et d’un tableau de caractérisation de la vulnérabilité de chaque secteur au regard des risques identifiés.
Les participants, grâce à leur expérience des évènements passés sur leur territoire, ont permis de caractériser la nature du risque et son intensité, les dommages survenus et leurs conséquences sur les 3 types d’enjeux pour le territoire :
- l’urbanisme, la population et le patrimoine bâti,
- les activités humaines et l’économie du territoire,
- les infrastructures stratégiques, les services publics et la gestion des risques.
Les évènements ont été reportés sur une carte, et caractérisés en termes de vulnérabilité. Les communes non représentées ont été contactées pour compléter cet inventaire.

Ateliers participatifs risques – novembre 2019
Au total, 268 secteurs à enjeu ont été recensés dont 48 d’entre eux retenus comme de plus forte vulnérabilité (enjeu majeur).
En matière de type de risques, le tableau suivant détaille leur répartition sur les trois sous-bassins.

Secteurs à risques identifiés par sous bassins versants lors des ateliers
L’ensemble des secteurs identifiés et caractérisés en matière de vulnérabilité a été reporté dans un tableau et une cartographie pour tout le bassin versant du Buëch. (La vulnérabilité s’apprécie en croisant le niveau d’exposition, la nature de l’enjeu impacté, et l’intensité de l’aléa traduit en termes de dommages ou d’arrêt de fonctionnalité d’un service public ou d’une activité économique).
Phase 2 : approche analytique multirisques
Sur la base des données et travaux existants, les aléas (phénomène naturel à l’origine du risque) ont été cartographiés. Cette cartographie existait pour les communes concernées des Hautes-Alpes (05), et a été complétée par le bureau d’études pour les 12 communes du bassin situées dans les départements de la Drôme (26) et des Alpes-de-Haute-Provence (04). Les ouvrages de protection ont été intégrés dans l’étude de vulnérabilité afin de bien apprécier l’efficacité de la protection apportée par l’ouvrage au regard de l’intensité du risque. Ils sont également utilisés pour estimer les besoins de réhabilitation ou de maintenance à inscrire dans le programme d’actions.
La démarche retenue pour apprécier la vulnérabilité et le risque dans cette approche analytique multirisques, s’est basée sur le traitement logiciel et cartographique VISURISQUES développé par le service RTM (Restauration des terrains de montagne) de l’ONF (Office National de la Forêt). Cette cartographie élaborée pour restituer l’analyse multirisques a ensuite été comparée à celles restituant le ressenti des acteurs locaux. Il en résulte une bonne cohérence entre les deux visions : la vision analytique apporte une complémentarité en intégrant les enjeux secondaires qui n’apparaissent pas forcément dans la vision ressentie.

Réunion de restitution – table Buëch aval – janvier 2020
La validation des résultats s’est déroulée en réunion plénière le 23 janvier à Eyguians (Garde-Colombe) avec tous les acteurs ayant participé à ces deux phases : cette réunion fut l’occasion de valider les secteurs identifiés selon les 2 approches et de de recenser parmi ces secteurs, les zones à protéger quels que soient les risques auxquels elles sont exposées.
Les critères, qui vont permettent de hiérarchiser les secteurs prioritaires à inclure dans le futur programme d’actions, ont été clarifiés et hiérarchisés. Les types d’intervention possibles pour contribuer à la réduction du risque (ouvrages de protection, mesures de gestion, dispositifs d’alerte, actions d’information, plans de sauvegarde…) ont été détaillés pour alimenter la construction du futur programme d’action portant sur la réduction des risques d’inondation et des risques associés (crue torrentielle, inondation, et érosion de berges).
Projet financé avec le concours de l’Union européenne.
L’Europe s’engage sur le Massif Alpin avec le Fonds Européen de Développement Régional.