Avec le transfert de la compétence GEMAPI, le SMIGIBA est en charge de la gestion des secteurs prioritaires au titre de la protection des personnes et des biens contres les crues. Afin de recueillir toutes les sensibilités sur le sujet et de proposer des projets en phase avec les attentes des communes et des riverains, le SMIGIBA s’est engagé dans une démarche de concertation à l’échelle du bassin versant. Retour sur la première série d’ateliers de concertation conduits cet automne.
Des secteur prioritaires en attente d’interventions
La compétence GEMAPI (Gestion de l’Eau, des Milieux Aquatiques et Prévention des inondations) a été transférée par les 4 communautés de communes de la vallée du Buëch au SMIGIBA en 2021. Ce transfert de compétence engendre un transfert de responsabilité quant à la gestion des ouvrages hydrauliques, tels que les digues, qui jouent un rôle majeur de protection des populations.
Dans de nombreux secteurs de la vallée, ce sont des centaines de mètres (voire des kilomètres) de digues qui ont été construits il y a près de 200 ans, pour permettre le développement agricole de la vallée mais aussi l’implantation de la population en fond de vallée. Ces ouvrages ont été diagnostiqués il y a quelques années et présentent un état très dégradé de manière généralisée. Plusieurs paramètres expliquent cet état de dégradation. D’une part, les ouvrages ont bénéficié de moins d’entretien depuis 50 ans, ce qui a conduit au développement d’une végétation qui contribue à déstructurer les ouvrages. D’autre part, l’évolution globale de la rivière et notamment l’enfoncement important du lit des cours d’eau a arraché les fondations et une partie des blocs qui les constituaient.
Face à tous ces constats, le SMIGIBA s’attelle à définir des solutions pour les secteurs prioritaires de la vallée. Ces secteurs prioritaires ont été définis à partir d’une analyse croisée entre la vision technique des enjeux et le ressenti local exprimés lors de réunions publiques organisées en 2021.
Des interventions discutées collectivement
Avant de travailler à la définition technique des projets, le syndicat a engagé une démarche de concertation pour permettre à tous les acteurs du territoire de s’exprimer sur le sujet. Il est prévisible que les projets auront un impact fort sur les paysages que nous connaissons et que nous pratiquons. L’objectif de la concertation est donc de récolter les connaissances locales et les attentes de tous et toutes pour imaginer des projets construits collectivement.
Des ateliers « hors les murs » et en salle ont eu lieu sur les communes de Veynes, La Roche des Arnauds, Laragne, Lachau et Séderon. Les communes de La Faurie et Aspremont sur le Grand Buëch sont également concernées par des démarches de concertation menées en parallèle.
L’animation de ces temps d’échanges est assurée par un cabinet de concertation qui assure que la démarche soit bien explicitée et acceptée par tous les participants. Une première série de rencontres s’est tenue au mois d’octobre, ce qui a permis de partager le diagnostic et les enjeux pour les faire remonter au bureau d’études qui devra les intégrer dans sa réflexion technique.
Ces ateliers ont permis de toucher un public varié en se rendant sur le marché de Laragne, à la médiathèque de Veynes ou à la sortie de l’école de La Roche des Arnauds. Les ateliers sous formes de réunions participatives qui ont eu lieu dans un deuxième temps ont réuni entre 15 et 30 participants selon les communes. L’ensemble des comptes-rendus sont consultables sur le site internet du SMIGIBA.
Des outils pédagogiques pour initier la discussion
Des panneaux d’explication du fonctionnement du Buëch mais aussi des sources de dysfonctionnements et d’exposition aux risques ont été élaborés. Cela permet d’avoir des outils pédagogiques visuels et facilement transportables, permettant à chacun de prendre connaissance de la situation et des enjeux.
Ce qui s’est dit pendant les ateliers
Lors de tous les ateliers, ides inquiétudes sur la préservation des usages liés à l’eau mais aussi quant à la qualité des milieux naturels pour la biodiversité et pour l’aspect paysager ont été exprimées par les personnes participantes. Les rivières sont globalement des éléments structurants auxquels les riverains sont attachés dans les villages de la vallée du Buëch.
La deuxième phase, qui aura lieu au printemps 2023, permettra de présenter les scénarios d’aménagements proposés sur les différents secteurs afin de choisir les projets à poursuivre.
La démarche proposée par le SMIGIBA est innovante sur le territoire et nécessite une participation importante de la population. L’organisation a été fortement appréciée par les participants et les différents partenaires du syndicat.
Elle sera suivie de la présentation des diagnostics techniques réalisés par des bureaux d’études spécialisés. C’est ensuite l’assemblage des retours collectés lors des ateliers combinés aux éléments techniques qui permettront aux bureaux d’études d’élaborer des scénarios d’aménagement.
Des nouvelles sessions d’ateliers permettront de revenir vers les habitants pour présenter les propositions imaginées.
Synthèse de la méthodologie de travail
